Un glissement de terrain est un phénomène géologique pouvant avoir des conséquences dramatiques sur les constructions et les personnes situées à proximité de la zone concernée.
Découvrez comment se produit un glissement de terrain et quels sont les moyens de prévention et de protection permettant de limiter les risques.
Comment se produit un glissement de terrain ? Causes et facteurs de risques
Glissement de terrain : définition
Un glissement de terrain est défini comme le déplacement vers le bas d’une masse de débris, de terre ou de roches sur une pente. Les volumes de terre et de débris concernés varient de quelques mètres à plusieurs millions de mètres cubes.
La surface de rupture du terrain, également appelée surface de cisaillement, peut être :
- Plane lorsque cette surface est droite,
- Rotationnelle lorsque celle-ci est courbée.
La vitesse de déplacement du terrain lors d’un glissement est généralement lente avec un mouvement de seulement quelques millimètres à quelques mètres par an. Dans certains cas plus alarmants, cette vitesse peut atteindre plusieurs mètres par jour, voire par seconde.
En France, ce sont les régions montagneuses comportant de nombreux reliefs (collines, montages, etc.) qui sont les plus exposées aux glissements de terrain.
Les causes et les facteurs aggravants des glissements de terrain
Les glissements de terrain possèdent trois causes principales : la nature des sols et l’hygrométrie, le chargement et l’activité humaine.
La nature des sols et l’hygrométrie
L’hygrométrie, qui correspond à la mesure du taux d’humidité dans l’air, a un impact important sur les propriétés mécaniques des différents types de sol. Les glissements de terrain sont effet beaucoup plus fréquents en période de fortes pluies.
Les sols argileux sont très sensibles à l’eau, et par conséquent, plus propices aux glissements de terrain. La raison à cela est que ces sols absorbent facilement l’eau. La charge et la décharge du sol en eau provoque de l’érosion et rend ainsi le terrain plus fragile.
De plus, l’eau peut être amenée à geler une fois présente dans le sol. L’eau gelée prend plus de place et fait subir au sol des contraintes internes importantes. Le dégel de l’eau provoque des déplacements plus ou moins importants dans le sol afin que celui-ci reprenne sa configuration d’avant le gel.
Le chargement
Le chargement d’un terrain correspond à tous les éléments qui pèsent sur ce dernier.
L’augmentation des charges en amont de la pente influence la probabilité qu’un glissement de terrain se produise.
La construction d’un immeuble, la chute d’un rocher ou la fonte de glace d’un flanc de montagne sont quelques exemples pouvant augmenter les charges en amont de la pente.
Une diminution des appuis du sol au pied de la pente peut avoir des conséquences tout aussi importantes.
Cette diminution des appuis en aval peut provenir :
- De l’érosion du sol provoquée par de l’eau stagnante située en bas de la pente,
- D’un décaissement permettant de mettre un terrain à niveau en enlevant sa couche de terre supérieure.
L’activité humaine
L’activité humaine, comme l’agriculture, peut augmenter le risque de glissement. La déforestation, l’irrigation ou encore l’excavation sont quelques-unes des opérations courantes permettant de rendre un terrain propice à une activité agricole.
Ces activités ont cependant tendance à augmenter la teneur en eau des terrains. De plus, les racines des plantes et des arbres permettent de stabiliser la pente.
La zone sismique : facteur aggravant
Les terrains situés en zone sismique subissent des efforts horizontaux beaucoup plus importants en cas de secousses. Ces efforts supplémentaires augmentent considérablement le risque de glissement de terrain.
Les conséquences possibles d’un glissement de terrain
La soudaineté et le caractère imprévisible des glissements de terrain constituent un danger pour les biens et les personnes. Les conséquences sont généralement catastrophiques, principalement lorsque la masse en déplacement est importante.
Les dommages causés par un glissement de terrain peuvent toucher :
- Les biens et les personnes situés sur le terrain en mouvement,
- Les biens et les personnes situés en aval et touchés par l’amas de terre et de débris.
Fort heureusement, la plupart de ces phénomènes ne touchent qu’une ou deux constructions grâce au faible volume de la masse en déplacement. Des mesures préventives permettent également de limiter l’exposition des biens et des personnes aux glissements de terrain.
Les moyens de prévention et de protection contre les glissements de terrain
Le meilleur moyen de prévention consiste à étudier les endroits considérés à risque sur base des causes et facteurs précités.
La surveillance des zones à risque
Une surveillance continue de certaines zones présentant un enjeu important peut être réalisée. C’est le cas notamment dans les zones fortement peuplées ou dans lesquelles un glissement de terrain entraînerait des pertes économiques importantes.
Les experts peuvent calculer la pression de l’eau dans le sol ou encore mesurer avec précision les déplacements du terrain.
Si ces données sont de précieux indicateurs du niveau de risque, il est encore très difficile de prédire quand un glissement de terrain va se produire et quel sera son volume et sa vitesse.
La protection des constructions existantes
Outre cette surveillance, il est également possible de protéger les constructions existantes sur un terrain instable peu étendu.
Certaines techniques sont employées pour sécuriser une zone à risque, comme par exemple :
- La pose de soutènements afin de conforter le terrain,
- La création d’un talus,
- L’installation d’un système de drainage des eaux pluviales en amont et en aval de la zone.
Notez qu’une bonne gestion de tous les rejets d’eau (eaux usées, pluviales, drainage) est déterminante dans la prévention des glissements de terrain.
Limiter les risques pour les nouvelles constructions
Le meilleur moyen de se prémunir contre le risque de glissement pour les nouveaux projets de construction est de bien choisir le terrain avant toute construction.
En France, le territoire est classifié en différentes zones de risques dans les Plans de Prévention des Risques (PPR). Les PPR sont accessibles gratuitement en mairie, mais également sur Internet.
L’étude géotechnique, indispensable pour tout projet de construction, permet d’obtenir des données précises sur le sol de la parcelle et d’évaluer le risque de glissement.
Glissement de terrain : quelle est la prise en charge des assurances en cas de sinistre ?
Les dommages subis par un glissement de terrain sont pris en charge par l’assurance habitation uniquement si l’état de catastrophe naturelle est reconnu par les autorités.
Sinistre en cas de glissement de terrain : la garantie catastrophe naturelle
Tous les contrats d’assurance habitation doivent obligatoirement contenir une garantie catastrophe naturelle.
Cette garantie couvre tous les biens couverts par l’assurance habitation en cas de catastrophe naturelle. Il peut s’agir par exemple d’inondations, de séismes ou encore de glissements de terrain.
Il est cependant nécessaire que la cause naturelle ayant causé les dommages soit d’une intensité anormale.De plus, un arrêté interministériel décrétant l’état de catastrophe naturelle doit obligatoirement être publié au Journal officiel. Sans cette parution, la garantie catastrophe naturelle ne prend pas en charge le sinistre.
Questions fréquentes sur le fonctionnement des glissements de terrain
Non, ces phénomènes soudains sont imprévisibles.
Un glissement de terrain peut être désastreux : pertes de vies humaines, dégâts matériels et pertes de ressources naturelles.